Joël Dufresne

Expérience

Je remercie Claude VERDIER pour son article qui me représente si bien.

 

Joël Dufresne, un clown en révolte

Joël Dufresne habite Pierregot. Il aime bien ce petit village où il s’est inst
allé en 1990 dans une des premières habitations quand on arrive de Rainneville, une maison qui, avant son arrivée, était un café. Il se souvient qu’au début de son installation, les gens entraient directement chez lui pour acheter des cigarettes…

Né en 1956 dans le quartier Saint-Maurice à Amiens, Joël évoque quelques souvenirs de son enfance dans ce  quartier populaire.

 

Je suis l’aîné des couches d’un second mariage. Ma mère a eu  deux enfants avec son premier mari ; elle en a eu quatre avec le second. Je suis issu d’un milieu modeste, voire très pauvre, surtout du côté de ma mère. Elle était l’aînée d’une famille très nombreuse : elle a vraiment souffert, on en parlait quand j’étais petit. Je n’ai pas connu ma grand-mère maternelle qui est morte l’année de ma naissance. Je pense qu’il y a des choses que je porte au niveau de cette histoire, de cette misère, quelque chose dont je ne me suis pas rendu compte dans mon enfance, mais ça m’a rattrapé comme tout un chacun quand on commence à prendre de l’âge. Je pense que j’ai porté malgré moi toute cette souffrance, toute cette misère. On y vient ; c’est peut-être une perche facile. Mais tout cela n’est peut-être pas étranger au fait que je sois devenu clown. Très petit, j’avais, comme le disait CESAR (j’ai lu ça dans Astérix, ah, ah !), la « vis comica » : le pouvoir de faire rire. Petit, j’étais déjà le trublion, le clown de service, le cancre ; j’utilisais déjà cette arme de l’humour pour exister et peut-être aussi pour me protéger. La nature ne m’avait pas doté d’avantages généreux. Dans les années 50, nous étions en crise économique : j’ai beaucoup souffert, je n’ai pas mangé à ma faim ; j’ai connu les repas sans viande, les repas faits de pain et de café.  J’étais petit, malingre et chétif. J’ai fait du rachitisme comme beaucoup de gamins à cette époque-là. Mon père est mort quand j’avais quatre ans. Ma mère n’avait pas de boulot. Une image me reste en tête : celle des colis que les bonnes sœurs nous apportaient. Dans ce type de quartier ouvrier, nous étions livrés à nous-mêmes, dans la rue : c’est cela mon enfance (un peu à la Prévert). Pour exister, pour pouvoir être présent, il fallait jouer des coudes, être chef de bande ou alors être celui sur qui on ne tapait pas parce qu’il faisait rigoler et j’étais plutôt celui-là. Malgré tout, j’avais un caractère épouvantable, j’étais colérique, un peu comme un animal, un gamin écorché vif, et on ne m’approchait pas. Tout cela m’a armé, m’a donné de la force. Et puis, mon côté « petit rigolo », plutôt que d’en faire un complexe, je l’ai développé. Mon complexe, c’était plutôt mon appartenance sociale alors que – j’ai mis du temps à m’en rendre compte –  j’étais intelligent, même peut-être un peu plus que la moyenne…

J’ai fait une scolarité dans une école religieuse parce que j’avais été pressenti pour aller chanter dans une confrérie du genre Chanteurs à la croix de bois. Ma scolarité chez « Les frères de la Salle » ne m’a pas plu. J’ai été viré pour des raisons de discipline, pas de scolarité parce que j’étais plutôt brillant. J’avais deux ans d’avance, me semble-t-il. Je me mettais moi-même des bâtons dans les roues : mon niveau social me rattrapait. J’étais gaucher. On m’a forcé à écrire de la bonne main, « la main du bon Dieu » comme ils disaient. On m’attachait la main gauche avec un cache-nez. Je rendais mes devoirs n’importe comment : mes cahiers étaient bâclés, j’étais un enfant souillon… Je me souviens qu’on  m’exhibait dans les couloirs de l’établissement, cahier accroché autour du cou, à genoux, les mains derrière le dos.  On me punissait devant tout le monde ! Pour sourire, je peux dire que ce fut mon premier public. Malgré ces humiliations, j’avais une mémoire très vive, des facultés pour apprendre : je parlais le latin couramment par exemple. Arrivé en classe de 5e, j’avais tout compris des locutions latines, des racines latines. Je lisais rapidement un bouquin en diagonale. J’avais acquis beaucoup de choses dont je ne me rendais pas compte mais que je peux mesurer maintenant. J’ai obtenu un prix scolaire : un dictionnaire Larousse et ma première encyclopédie qui sont devenus mes livres de chevet : c’est grâce à eux que je suis devenu cultivé. Je pense avoir été un enfant assez précoce dont la scolarité a malheureusement été complètement bâclée et, à 17 ans, ma mère m’a dit qu’il valait mieux trouver un boulot.

 

Tu es devenu clown tout de suite ou tu as connu d’autres boulots ?

Cela peut paraître étonnant : alors que le schéma familial c’était plutôt l’usine, moi, j’ai pris la direction des concours administratifs. Je suis entré à la Sécurité sociale ; j’y suis resté dix ans comme agent administratif, puis aide-rédacteur (service juridique). J’ai préparé le concours de cadre mais, comme en même temps je faisais des études universitaires en cours du soir (Capacité en Droit et examen spécial d’Entrée à l’Université), j’ai fait le choix de la voie universitaire, une voie courte parce que, en même temps, je faisais l’école de cirque. J’étais élève  à l’école de cirque d’Amiens tout en étant étudiant et, au bout d’un moment, il a fallu faire un choix et j’ai choisi la vie d’artiste.

 

à quelle époque as-tu fait le choix d’entrer dans la vie d’artiste ?

Dans les années 80. J’ai choisi à cette époque la voie la plus autonome, la plus indépendante, j’ai fondé ma compagnie – elle a duré 20 ans – « Circanim » (compagnie-école). Je suis sorti de l’école de cirque en 1985. J’ai connu Annie Fratellini. Pour préparer un DUT Carrières Sociales, j’ai passé 3 concours (Paris, Grenoble et Lille) : j’ai finalement choisi l’Université de Lille qui avait bonne réputation et qui se trouvait à proximité. J’ai profité d’une forme originale d’enseignement où l’étudiant est acteur de sa formation. Comme j’avais 26 ans, cela me correspondait tout à fait. Et puis, j’ai été bénéficiaire des premières bourses de promotion sociale mise en place par Auroux avec un emploi du temps aménagé. Je menais donc mon activité professionnelle, mes cours à la fac, mon entraînement d’artiste. En même temps, je faisais déjà des spectacles dans une petite association de bénévoles qu’avait fondée Philippe Boulfroy, spectacles de cabaret et spectacles de rue. ça s’appelait Amiens Cabaret. Nous chantions dans les cafés, sur les places de marché, dans les petites salles des fêtes. On a bien retroussé nos manches, on était des avant-gardistes en quelque sorte…

Et puis, progressivement, j’ai rencontré des artistes professionnels et amateurs. C’est en 1985 que j’ai découvert les intermittents du spectacle, un statut que je ne connaissais pas du tout et que j’ai dû découvrir rapidement. J’avais démissionné de mon travail, je n’ai pas pris de disponibilité. J’ai créé, cette année-là, la compagnie « Circanime » dans laquelle il y avait des artistes sortant de l’école du cirque et d’autres. Je pense, par exemple, à Luc Kienzel, Hervé Germain, Robert Landart, Patrick Malfait… On a fait un bout de chemin ensemble pendant deux ou trois ans, comme font tous les artistes. Après, ils sont partis, ils ont suivi leur parcours. Hervé Germain a fondé sa compagnie « Art tout chaud« , Luc a travaillé à « Théâtre 80« , Robert Landart est devenu le clown Rafistol après être sorti du trio des clowns « Ouaf  Ouaf« .

 

Peux-tu nous expliquer comment tu as appris le métier d’artiste clown ? As-tu bénéficié d’une pédagogie originale comme celle que tu viens d’évoquer lors de tes études universitaires ?

J’ai eu la chance de travailler avec Annie Fratellini qui, avec Pierre Etaix, a bien fait évoluer les choses au niveau de la pédagogie artistique. Leur postulat était simple : ce n’est pas normal que, pour devenir acrobate, il faille être issu d’une famille de cirque.  Avant eux, pour être acrobate, il fallait être issu d’une famille de cirque. La transmission des savoirs et savoir-faire se faisait uniquement par tradition familiale. Quoi qu’il en soit, il a fallu que je travaille dur. Physiquement, j’étais petit, râblé, je sautais comme un cabri, je faisais du sport… Pour être apprenti clown, il fallait d’abord être un bon acrobate. Avec mon premier partenaire, Pascal Angelier, qui est devenu trapéziste et équilibriste, nous avons formé un duo d’acrobates jongleurs  comiques qui s’appelait « Truc et Muche« . Dès notre sortie de l’école de cirque, nous étions contents d’avoir déjà une petite notoriété.

Alors, je me suis attaché, assez tôt, avec la compagnie « Circanime« , à faire de la pédagogie artistique. Cela a duré 20 ans.

Tu es revenu récemment sur le devant de la scène avec « Ch’ Barnum ». Peux-tu nous dire comment t’est venue l’idée de ce spectacle que nous avons pu apprécier lors d’une soirée organisée à Pierregot en novembre 2006 ?

Le festival « Chés Wépes » m’a passé une commande. Je me suis remis devant mon établi de clown pour développer un « clown picard » : Gustave Kartofen. On m’avait demandé de travailler à partir de la chanson de Louis Seurvat, « En revenant de ch’ Barnum« . J’ai passé cette chanson par mon filtre personnel, ma sensibilité. Ce qui m’a intéressé dans cette famille, bien évidemment, c’est « tout el famille ed boins paysans qui prin ch’train pour aller vir ch’Cirque « . « Chés Fénomènes » aussi, c’est quelque chose : ils ont vraiment existé même si Barnum en a fait des choses pas très recommandables : ils les a exposés comme des animaux de foire. « Ch’t’ homme el pu grand de ch’monde, el femme el pu grosse de ch’monde, ch’t’ homme l’ plus tiot,  ch’ grand nénéfant » : pour un clown c’est formidable. Je me suis attaché à mélanger tout cela à ma sauce et à en faire un spectacle qui mêle un peu de mon histoire. Tous les clowns parlent d’eux-mêmes. J’ai imaginé que les phénomènes du Barnum, c’était toute ma famille. Je suis le dernier de la famille : je suis un « homus-picardus« , espèce en voie de disparition. Je suis venu présenter toute ma famille et rendre un hommage aux vrais représentants de la Picardie : « chés patates« . Fidèle aux numéros du Barnum, je présente des pommes de terre acrobates.

 

Comment tourne ce spectacle, comment est-il financé ?

Je suis actuellement confronté à un problème :  artiste intermittent du spectacle, je ne travaille pas en compagnie. Or, pour pouvoir prétendre à un soutien, il faut que le spectacle soit produit par une compagnie. Pour l’instant, je n’ai pas trouvé de producteur. Mon autonomie, je la paie. Ce spectacle, je l’ai monté sur mes deniers personnels, j’ai fait appel à un metteur en scène que j’ai payé moi-même, j’ai construit les décors moi-même et acheté les accessoires. C’est un spectacle qui a été monté avec le système D. J’aimerais bien, maintenant, que ce travail soit reconnu et que l’on m’aide à promouvoir et produire ce spectacle. Mais, quitte à me répéter, ne faisant pas partie du système, je n’existe pas… J’espère quand même trouver une petite place par exemple à travers les aides que le Conseil Régional de Picardie met en place pour valoriser et reconnaître la culture picarde. Je vais  aller leur demander d’être reconnu en tant qu’individu, qu’artisan, même si je n’ai pas de compagnie pour étayer mon dossier. Je pense que ce spectacle vaut le coup d’être diffusé. Il a plu. Je trouve du sens à mon travail, de la reconnaissance quand je suis sur scène…

 

Ce spectacle ne constitue quand même pas l’essentiel de tes activités actuelles ?

Ma priorité, c’est de faire exister ce spectacle. Je mets par ailleurs mon énergie et mes  compétences à la disposition d’une jeune compagnie « Chamboultouthéâtre« . On y développe des projets, j’y suis comédien. Actuellement en résidence à étouvie, on sera à la Maison du Théâtre en septembre pour lancer la saison de la Maison du Théâtre. Ca n’a rien à voir avec mon projet personnel mais on a des idées pour développer un travail de clown. Peut-être que, par ce biais, je pourrais faire exister « Ch’Barnum« . Et puis, il y a mes activités pédagogiques que j’ai déjà un peu évoquées tout à l’heure : je travaille pour la ville d’Amiens avec des classes sur le théâtre (au niveau des  Aménagement des Rythmes Scolaires). De temps en temps, je réalise des stages itinérants, de la pédagogie itinérante, notamment sur le temps des vacances scolaires, avec un « circobus« . Je vais dans les villages faire découvrir les arts du cirque et du clown. C’est un système qui marche bien et que je ferai peut-être labelliser un jour. Je le fais dans le département de la Somme, mais j’ai été contacté également dans le Nord. Récemment, j’ai travaillé pour une école maternelle et j’ai vu 120 gamins en deux mois (4 classes). Ce sont des enfants de 2 à 5 ans. C’est formidable même si, parfois, je pense qu’en Picardie c’est un peu la brousse. En quelque sorte, je suis un missionnaire dans la savane picarde, quoique le terme de missionnaire me pose problème. On pourrait le remplacer par explorateur et même par « texteplorateur » : j’aime bien cette formule.

 

Cette vie d’artiste, d’intermittent, tu la considères comme un métier ou comme un combat ?

C’est un combat. Qui dit métier dit réglementation, déroulement de carrière, éthique, déontologie, une certaine stabilité. Nous, les intermittents, nous sommes en survie. C’est un choix que j’ai fait et je ne le regrette pas. Ce que je regrette, c’est très politique : les gouvernements successifs n’ont pas légiféré. C’est encore flou. On est en train de mourir. Il y a des abus certainement. Ceci dit, le système qui se met en place est absolument injuste, il favorise ceux qui ont le plus de travail et ceux qui ont les plus gros revenus. Il faut balayer devant notre porte. Il faut que l’on retrouve de la déontologie. Nous sommes aussi des privilégiés car nous sommes les seuls en Europe (peut-être même seuls au monde), après la disparition de la culture d’état des pays du bloc soviétique, à bénéficier  d’allocations de l’état, un système de solidarité pour les artistes. Nous sommes des privilégiés et, bien sûr, on veut nous enlever ce privilège. J’ai parfaitement conscience d’être « privilégié » puisqu’on me paie quand je ne travaille pas. Je ne travaille pas mais je m’entraîne : je pratique la musique, j’apprends et décortique des textes. Je ne suis pas en représentation mais cela ne veut pas dire que je ne fais rien. Il faut bien que, pendant ces périodes de chômage, l’intermittent puisse vivre et continuer à pratiquer son art. Je serais partisan de la carte professionnelle. Il faut taxer la production artistique bénévole. Il y a des gens qui se déclarent artistes bénévoles qui travaillent autant, voire plus, que des professionnels et qui ne paient pas de charges. Il y a quand même deux façons de pratiquer l’art : en amateur (« amatore« , qui aime l’art) ou comme professionnel qui en vit (non seulement il l’aime mais il en vit). En grande majorité, les professionnels crèvent de leur art, ils n’en vivent pas. Moi, par exemple, je n’en vis pas. Je suis obligé de faire du compromis, de faire d’autres choses…. Le système de solidarité demande à être revu et financé autrement, à mon sens.

De cette carrière – assez longue déjà – quels sont les souvenirs qui te marquent, les bonnes choses, les regrets, les espérances ?

Je pense tout d’abord à mon apprentissage à l’école du Cirque, chez Fratellini : quel bonheur de s’entraîner quotidiennement, de côtoyer des grands artistes, d’appartenir à un art ! Quel bonheur d’être sur scène ! Quel bonheur de sortir de scène : tu es rincé, tu as mouillé la chemise, tu sens ce que tu as fais passer ! Bien sûr, il y a le trac, je l’ai toujours. Je suis un « traqueux« , je peux vite me faire déborder par mes émotions. C’est à la fois ma force et ma faiblesse. Quand je suis fort avec cela, j’ai un charisme, une aura dingue, je rayonne. Quand j’ai le trac, cela peut m’inhiber complètement. Quand je ne me sens pas en confiance, je me fais bouffer facilement. C’est lié à l’environnement du spectacle : j’y  suis très sensible. Si on n’a pas été gentil avec moi avant de jouer, si je n’ai pas senti que l’on m’entourait, qu’on me protégeait, ça ne va pas. Je le dis franchement : j’ai besoin qu’on me manifeste de l’attention. Je suis comme un animal. Plus je vieillis, plus je me rends compte de l’animalité qui est en moi. Je suis extrêmement sensible. Finalement, c’est toujours mon côté enfant qui est là et le personnage de clown va bien avec. J’ai aussi quelques regrets : celui de ne pas avoir répondu à la proposition de Fratellini d’aller travailler avec elle – je commençais ma vie de couple et je n’ai pas osé franchir le pas – et puis surtout  celui de ne pas avoir bien travaillé à l’école,  parce que si j’avais bien travaillé à l’école, j’aurais pu devenir un grand homme comme sont les politiques. Je pense à Gandhi, Nasser, MAndela, Jean Moulin, à ceux qui se sont battus pour la liberté, pour la dignité de l’homme. C’est certainement le propre de tout être humain de tomber dans l’oubli, et les artistes tout particulièrement. Si j’avais mieux travaillé à l’école, j’aurais aimé faire  de la diplomatie par exemple, une autre forme de théâtre. Shakespeare a produit de grands écrits politiques évoquant la tragédie de l’âme humaine. J’aurais aimé devenir aussi écrivain.

 

Tes propos nous entraînent tout naturellement vers la tristesse du clown. Aurais-tu perdu tout espoir ?

Pas du tout. Comme je l’ai dit tout à l’heure, je suis resté enfant. Je continue à pleurer, à m’insurger, à me révolter face aux injustices. Je suis révolté et je pense que je le serai toujours. Je pense tout simplement qu’il faut replacer l’homme au centre du système, mettre le paquet sur l’éducation (les enfants, ce sont des bijoux qui ne demandent qu’à briller, j’en vois tous les jours) et puis, bien sûr, aider les gens dans le besoin.

Avant de se quitter, parle-nous de ta maison, ici à Pierregot.

 

En 90-91, je suis tombé par hasard sur une petite annonce, cette maison qui était un ancien café. Une figure locale du village, M. Bettembos, m’a souvent parlé de cette maison : « la seule qui restera debout, même avec une bombe atomique, ce sera cette maison, avec des fondations faites comme pour un bunker !« . Il faut dire qu’elle avait été bombardée parce que les gérants y tenaient un café, épicerie et surtout un dépôt d’essence. Et puis, habiter un ancien café, pour un clown, finalement, ce n’est pas si mal… Nous avons fait beaucoup de travaux. Comme nous avions gardé la porte d’origine et installé un petit bar dans la maison,  il est arrivé plusieurs fois que les gens entrent directement chez nous pour acheter des cigarettes. J’ai d’autres projets comme celui de repas-spectacles ici. L’idée consisterait à proposer à une vingtaine de personnes un repas avec spectacle à la maison : installation d’un barnum (encore un !) dans le jardin et spectacle dans la salle de répétition. Peut-être qu’un prochain jour, j’aurai le plaisir de vous accueillir pour la « première« …

Claude VERDIER